Frédéric Bastiat and the state as “la grande fiction à travers laquelle Tout Le Monde s’efforce de vivre aux dépens de Tout Le Monde (1848)

About this Quotation:

Liberty Fund is preparing a multi-volume collection of the selected works of Frédéric Bastiat in a translation which will take several years to complete. Much of this material has never been translated into English before. This quotation comes from an article he wrote in 1848 and it has been available in an English translation for some time. It contains one of Bastiat’s most famous phrases, that “The state is that great fiction by which everyone tries to live at the expense of everyone else.” Here we provide it in its French original. An English version will follow in a later quotation. The hostorical context for this quotation is the rise of socialism in France and the various attempts during the revolution to introduce socialist legislation. Bastiat wrote for a more popular audience, using the Journal des Débats as a platform, to counter the spread of socialist ideas. One of his tactics was to try to persuade conservatives that the interventionist legislation they proposed was also “socialist”.

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4 October, 2007

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Frédéric Bastiat and the state as “la grande fiction à travers laquelle Tout Le Monde s’efforce de vivre aux dépens de Tout Le Monde (1848)

In 1848, the year of revolution in France and elsewhere, Bastiat writes an amusing polemic against all those who wish use the state to fund their own pet projects:

L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle Tout Le Monde s'efforce de vivre aux dépens de Tout Le Monde. (The state is that great fiction by which everyone tries to live at the expense of everyone else.)

The full passage from which this quotation was taken can be be viewed below (front page quote in bold):

L'oppresseur n'agit plus directement par ses propres forces sur l'opprimé. Non, notre conscience est devenue trop méticuleuse pour cela. Il y a bien encore le tyran et la victime, mais entre eux se place un intermédiaire qui est l'État, c'est-à-dire la loi elle-même. Quoi de plus propre à faire taire nos scrupules et, ce qui est peut-être plus apprécié, à vaincre les résistances? Donc, tous, à un titre quelconque, sous un prétexte ou sous un autre, nous nous adressons à l'État. Nous lui disons: «Je ne trouve pas qu'il y ait, entre mes jouissances et mon travail, une proportion qui me satisfasse. Je voudrais bien, pour établir l'équilibre désiré, prendre quelque peu sur le bien d'autrui. Mais c'est dangereux. Ne pourriez-vous me faciliter la chose? ne pourriezvous me donner une bonne place? ou bien gêner l'industrie de mes concurrents? ou bien encore me prêter gratuitement des capitaux que vous aurez pris à leurs possesseurs? ou élever mes enfants aux frais du public? ou m'accorder des primes d'encouragement? ou m'assurer le bien-être quand j'aurai cinquante ans? Par ce moyen, j'arriverai à mon but en toute quiétude de conscience, car la loi elle-même aura agi pour moi, et j'aurai tous les avantages de la spoliation sans en avoir ni les risques ni l'odieux!

Comme il est certain, d'un côté, que nous adressons tous à l'État quelque requête semblable, et que, d'une autre part, il est avéré que l'État ne peut procurer satisfaction aux uns sans ajouter au travail des autres, en attendant une autre définition de l'État, je me crois autorisé à donner ici la mienne. Qui sait si elle ne remportera pas le prix? La voici:

l'État, c'est la grande fiction à travers laquelle Tout Le Monde s'efforce de vivre aux dépens de Tout Le Monde.

Car, aujourd'hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d'autrui. Ce sentiment, on n'ose l'afficher, on se le dissimule à soimême; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s'adresse à l'État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: «Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons.» Hélas! l'État n'a que trop de pente à suivre le diabolique conseil; car il est composé de ministres, de fonctionnaires, d'hommes enfin, qui, comme tous les hommes, portent au cœur le désir et saisissent toujours avec empressement l'occasion de voir grandir leurs richesses et leur influence. l'État comprend donc bien vite le parti qu'il peut tirer du rôle que le public lui confie. Il sera l'arbitre, le maître de toutes les destinées; il prendra beaucoup, donc il lui restera beaucoup à luimême; il multipliera le nombre de ses agents, il élargira le cercle de ses attributions; il finira par acquérir des proportions écrasantes.